Mignoned Fañch se réjouit des deux victoires en justice des parents des petits Fañch nés en 2023, l’un à Lorient et l’autre à Angers. Dans les deux cas, le prénom de leur enfant avait été attaqué en justice par le procureur. Lundi, le tribunal judiciaire de Lorient a donné raison à la famille, permettant à l’enfant de récupérer son tildé sur son prénom. Bis repetita, vendredi, avec la cour d’appel d’Angers.
« C’est une victoire de première étape, elle est très belle car elle arrive directement, sans qu’il ne faille faire appel, » s’est réjoui Etienne, le père du Fañch lorientais quand il a appris la décision favorable rendue par le tribunal judiciaire de Lorient, lundi 24 février.
« C’est une victoire, je retrouve la foi en la justice, » renchérit Caroline, la mère du Fañch angevin, vendredi 28 février, quelques minutes après avoir appris que la cour d’appel d’Angers avait déclaré irrecevable le pourvoi du procureur d’Angers pour interdire le tildé sur le prénom de son garçonnet.
Possible recours du procureur
Si les deux décisions ont été rendues sur des questions de forme ou de procédure et si elles sont encore susceptibles d’un recours, sous dix jours à Lorient et sous deux mois à Angers, leur concomitance est de bon augure pour la reconnaissance des langues régionales. En effet, depuis la publication d’une circulaire du ministère de la Justice en 2014, les parents de nouveaux-nés dotés d’un prénom en langue régionale, orthographié en langue régionale voient trop souvent leur volonté rembarrée par les agents de l’état civil. La victoire, en 2018, de la famille du petit Fañch Bernard, à Quimper, a néanmoins donné courage à d’autres, comme ces familles lorientaise et angevine.
« Notre victoire va-t-elle suffisamment aider la cause des langues régionales ? questionne Etienne. Je suis content d’y avoir participé, mais tant que la loi n’est pas modifiée, on continue à se mobiliser. »
« C’était vraiment dur de recevoir une assignation du juge aux affaires familiales, comme si nous étions de mauvais parents, se remémore Caroline à Angers. Les juges ont des choses plus importantes à traiter. Sans la solidarité autour de nous, nous n’y serions pas arrivés. Et c’est une valeur que nous voulons transmettre à notre fils : Quand tu as une conviction, il faut te battre jusqu’au bout. Nous, nous serions prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme si cela était nécessaire. »
A l’initiative de la députée de Quimper, Annaïg Le Meur, une cinquantaine de députés de plusieurs groupes politiques de la gauche, du centre et de la droite ont déposé une proposition de loi pour pleinement légaliser les prénoms en langue régionale dans l’état civil. A l’heure actuelle, son examen n’est pas inscrit au calendrier des débats de l’Assemblée nationale.
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