Accéder au contenu principal

Demandons à nos député·es de changer la loi !

Dans la foulée des deux décisions de justice favorables aux familles des petits Fañch, la mobilisation s'intensifie. Afin de soutenir un changement de loi et clairement autoriser le tilde et les autres signes diacritiques des langues régionales, Mignoned Fañch propose de solliciter votre député·e pour qu'il·elle apporte sa signature à la proposition de loi d'Annaïg Le Meur. Mode d'emploi.

Quoi ? Le 4 février la député du Finistère Annaïg Le Meur a déposé une proposition de loi "visant à autoriser les signes diacritiques des langues régionales de la France figurant dans les prénoms et les noms des personnes dénommées dans les actes d’état civil".

Qui ? Actuellement une cinquantaine de député·es ont co-signé le texte. Ce sont des député·es issu·es des groupes politiques du centre, de la gauche et de la droite. La liste des signataires est régulièrement mise à jour sur le site de l'Assemblée Nationale (lien ici).

Comment ? La procédure législative permet que plusieurs député·e co-signent une proposition de loi avant son examen et son vote. Vous trouverez à la fin de cet article un modèle de courrier à adresser à vos députés afin de 1°) co-signer le texte et 2°) faciliter son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée. Pensez à vérifier si il·elle est déjà co-signataire (lien ici).

Pourquoi ce texte a-t-il une chance de passer ? Comme l'explique l'autrice de la loi dans Le Télégramme, le 3 mars, " notre proposition de loi se concentre exclusivement sur les noms et prénoms, sans étendre l'autorisation [des signes diacritiques des langues régionales] au reste des actes d'état civil." En effet, en 2021, le député du Morbihan Paul Molac avait tenté de modifier la loi en ce sens, mais son texte avait été censuré par le Conseil Constitutionnel. La proposition de Mme Le Meur entend contourner les arguments du conseil constitutionnel.

Modèle de courrier 


Madame la députée / Monsieur le député

Par ce courrier, je vous invite à co-signer la proposition de loi « visant à autoriser les signes diacritiques des langues régionales de la France figurant dans les prénoms et les noms des personnes dénommées dans les actes d’état civil » (n°887), déposée le 4 février par la députée du Finistère, Annaïg Le Meur. Ce texte est actuellement co-signé par une cinquantaine de député·es de groupes politiques du centre, de la gauche et de la droite. Il n’est pas encore inscrit à l’agenda de l’Assemblée nationale.

Comme vous le savez, la Constitution consacre les langues régionales comme faisant partie du patrimoine de la France (article 75-1), le code du patrimoine indique que « l’Etat et les collectivités territoriales concourent à l’enseignement, à la diffusion et à la promotion » de la langue française et des langues régionales (article L1) et de son côté, le Code civil garantit le principe de libre choix du prénom par les parents (article 57).

Toutefois, plusieurs familles se sont vu refuser par les services d’état civil l’inscription d’un prénom ou d’un patronyme comportant un signe diacritique issu des langues régionales. 

Le cas le plus connu est celui du prénom breton Fañch, mais à chaque fois que la famille a saisi la justice, cette dernière leur a donné raison. C’est le cas de Fañch Bernard né en 2017 dont l’affaire est allé jusqu’en Cassation, de Fañch Pichancourt et de Fañch L. nés en 2023 pour lesquels le Tribunal judiciaire de Lorient pour le premier et la Cour d’appel d’Angers pour le second ont rendu, en février 2025, des décisions favorables à la famille et à l’inscription du tildé à l’état civil.

Par ailleurs, plusieurs personnes relevant du tribunal de Bayonne ont pu faire rectifier leur état civil pour inscrire un tilde au prénom ou au nom de famille ; des communes et des maternités basques permettent aussi l’usage du tildé dès l’inscription des nouveaux-nés.

En dépit de la Constitution, des lois et de la jurisprudence, les citoyens ne sont pas traités sur un pied d’égalité selon leur lieu de résidence. C’est anormal.

Afin d’en finir avec cette situation inique, nous vous demandons, Madame la députée / Monsieur le député d’apporter votre soutien en co-signant cette proposition parlementaire de loi et en vous mobilisant pour qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Madame la députée / Monsieur le député, l’expression de nos meilleurs sentiments.

SIGNATURE




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Une décision de justice attendue le 24 février

Prolifique mois de février pour tous les Mignoned Fañch : deux décisions de justice sont attendues à la fin du mois (le 24 à Lorient et le 27 à Angers) et la députée de Quimper a déposé une nouvelle proposition de loi pour autoriser le ñ à l'état civil. Jeudi 6 février était un jour particulier pour les parents du petit Fañch Pichancourt : ils se rendaient, pour la première fois de leur vie, au tribunal, à Lorient. Ils avaient saisi la justice pour faire annuler la décision du procureur, lequel avait retiré le tilde du prénom à l’état civil du prénom de leur enfant. Alors que l’audience n’était pas publique et qu’aucune organisation n'avait appelé à une quelconque manifestation, les autorités avaient néanmoins mobilisé six policiers CRS devant le tribunal.   Lors de sa plaidoirie, Iannis Alvarez, l’avocat que Skoazell Vreizh met à disposition de la famille, a exposé que le procureur n’était pas habilité à modifier l’état civil du bébé, la procédure relavant du juge aux affaire...

Fañch ! Deux victoires en une semaine !

Mignoned Fañch se réjouit des deux victoires en justice des parents des petits Fañch nés en 2023, l’un à Lorient et l’autre à Angers. Dans les deux cas, le prénom de leur enfant avait été attaqué en justice par le procureur. Lundi, le tribunal judiciaire de Lorient a donné raison à la famille, permettant à l’enfant de récupérer son tildé sur son prénom. Bis repetita, vendredi, avec la cour d’appel d’Angers.   « C’est une victoire de première étape, elle est très belle car elle arrive directement, sans qu’il ne faille faire appel, » s’est réjoui Etienne, le père du Fañch lorientais quand il a appris la décision favorable rendue par le tribunal judiciaire de Lorient, lundi 24 février.   « C’est une victoire, je retrouve la foi en la justice, » renchérit Caroline, la mère du Fañch angevin, vendredi 28 février, quelques minutes après avoir appris que la cour d’appel d’Angers avait déclaré irrecevable le pourvoi du procureur d’Angers pour interdire le tildé su...