Accéder au contenu principal

Acte 3 : Les parents de Fañch défendront en justice le tilde de leur enfant

« Face au refus des pouvoirs publics de ne pas reconnaître les graphies et les signes diacritiques des langues vivantes régionales, nous avons décidé de porter l’affaire devant la justice, » annoncent Melissa Yana et Etienne Pichancourt, les parents du petit Fañch de Lorient, alors que le procureur de Lorient a ordonné à la mairie de retirer le tilde du prénom de leur enfant sur le registre d’état civil. Comme pour le petit Fañch de Rosporden en 2017, ils seront soutenus par Skoazell Vreizh et un avocat spécialisé.

« Nous appelons de nos vœux les collectivités territoriales, les partis politiques, les associations, les entreprises, les habitants de Bretagne, à manifester non seulement leur soutien, mais également leur souhait de voir l’Etat français reconnaître pleinement nos langues régionales, » ajoutent-ils.


De fait, les soutiens ont déjà commencé à s’exprimer publiquement.

 

Le 26 septembre, sur les ondes de France Inter, à une heure de grande écoute, c’est l’éditorialiste politique Yaël Goosz qui a pointé, dans l’interdiction du tilde de Fañch, des « crispations pour pas grand-chose » et « le risque d’accroître le fossé entre identités régionales et Etat central ».


Le lendemain à Saint-Malo, dans le cadre du Congrès des Régions de France, Jean Castex, ancien Premier Ministre réagissait à l’interdiction du ñ en ce mots : « Il faudrait modifier la Constitution : en droit pur, c’est certainement la seule solution valide. Dans tous les cas, il faut que ce sujet progresse. La reconnaissance des langues régionales n’est pas anti-France, ce n’est pas une atteinte à la République. C’est un combat juste et un combat de respect. »

 

Enfin, et ça fait toujours plaisir, il faut souligner l’engagement du Télégramme, dans son édition du 30 septembre, d’utiliser le tilde, en dépit des interdictions administratives.

Suivez Mignoned Fañch sur les réseaux sociaux !
Instagram - Facebook - Twitter 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Demandons à nos député·es de changer la loi !

Dans la foulée des deux décisions de justice favorables aux familles des petits Fañch, la mobilisation s'intensifie. Afin de soutenir un changement de loi et clairement autoriser le tilde et les autres signes diacritiques des langues régionales, Mignoned Fañch propose de solliciter votre député·e pour qu'il·elle apporte sa signature à la proposition de loi d'Annaïg Le Meur. Mode d'emploi. Quoi ? Le 4 février la député du Finistère Annaïg Le Meur a déposé une proposition de loi  "visant à autoriser les signes diacritiques des langues régionales de la France figurant dans les prénoms et les noms des personnes dénommées dans les actes d’état civil". Qui ? Actuellement une cinquantaine de député·es ont co-signé le texte. Ce sont des député·es issu·es des groupes politiques du centre, de la gauche et de la droite. La liste des signataires est régulièrement mise à jour sur le site de l'Assemblée Nationale ( lien ici ). Comment ?  La procédure législative permet ...

Une décision de justice attendue le 24 février

Prolifique mois de février pour tous les Mignoned Fañch : deux décisions de justice sont attendues à la fin du mois (le 24 à Lorient et le 27 à Angers) et la députée de Quimper a déposé une nouvelle proposition de loi pour autoriser le ñ à l'état civil. Jeudi 6 février était un jour particulier pour les parents du petit Fañch Pichancourt : ils se rendaient, pour la première fois de leur vie, au tribunal, à Lorient. Ils avaient saisi la justice pour faire annuler la décision du procureur, lequel avait retiré le tilde du prénom à l’état civil du prénom de leur enfant. Alors que l’audience n’était pas publique et qu’aucune organisation n'avait appelé à une quelconque manifestation, les autorités avaient néanmoins mobilisé six policiers CRS devant le tribunal.   Lors de sa plaidoirie, Iannis Alvarez, l’avocat que Skoazell Vreizh met à disposition de la famille, a exposé que le procureur n’était pas habilité à modifier l’état civil du bébé, la procédure relavant du juge aux affaire...

Fañch ! Deux victoires en une semaine !

Mignoned Fañch se réjouit des deux victoires en justice des parents des petits Fañch nés en 2023, l’un à Lorient et l’autre à Angers. Dans les deux cas, le prénom de leur enfant avait été attaqué en justice par le procureur. Lundi, le tribunal judiciaire de Lorient a donné raison à la famille, permettant à l’enfant de récupérer son tildé sur son prénom. Bis repetita, vendredi, avec la cour d’appel d’Angers.   « C’est une victoire de première étape, elle est très belle car elle arrive directement, sans qu’il ne faille faire appel, » s’est réjoui Etienne, le père du Fañch lorientais quand il a appris la décision favorable rendue par le tribunal judiciaire de Lorient, lundi 24 février.   « C’est une victoire, je retrouve la foi en la justice, » renchérit Caroline, la mère du Fañch angevin, vendredi 28 février, quelques minutes après avoir appris que la cour d’appel d’Angers avait déclaré irrecevable le pourvoi du procureur d’Angers pour interdire le tildé su...